Le chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin, entame aujourd'hui une tournée africaine qui le mènera en Angola, en Guinée puis au Cameroun pour tenter de consolider l'«axe de la paix». Il va tenter de convaincre ces trois membres non permanents du Conseil de sécurité toujours «indécis» de refuser de voter la nouvelle résolution anglo-américaine. «Ces pays sont parfaitement conscients des conséquences sur un monde instable d'une guerre en Irak», avait affirmé le ministre français.
Surnommé «le lapin Duracell» par le New York Times pour son infatigable activisme, Villepin arrive quinze jours après les secrétaires d'Etat adjoints américain et britannique dans les capitales de ces pays qui sont, de par leur situation économique, sensibles à l'influence de leurs bailleurs de fonds. Le Cameroun, dernière étape du chef de la diplomatie, est fidèle à la vision diplomatique française. Invité au sommet France-Afrique de Paris, les 20 et 21 février, le chef de l'Etat camerounais Paul Biya avait insisté sur «la nécessité d'une décision africaine commune» et s'était déclaré «favorable» à la poursuite des inspections. Principal bailleur de fonds de Yaoundé, Paris espère trouver en lui un allié pour convaincre les deux autres membres africains du Conseil.
Absent du sommet de Paris, l'Angola, sixième fournisseur des Etats-Unis en pétrole (devant le Koweït), fait preuve d'une étonnante résistance à la pression de Washington. Ce pays, qui sort d'une guerre civile de vingt-sept ans,