Pour la première fois depuis le début de la crise irakienne, Jacques Chirac s'est adressé hier soir aux Français durant quarante minutes, en direct sur TF1 et France 2. Son intervention se voulait pédagogique et au-dessus «de toutes polémiques». Il a en particulier pris soin de ménager «l'allié» américain, façon de rassurer quant aux conséquences du bras de fer avec Bush. Le Président a développé sa vision d'un «monde multipolaire où la démocratie progresse» et où «les crises [peuvent] être gérées aussi bien que possible».
Ultimatum. Se plaçant dans la logique de «poursuite des inspections» pour désarmer l'Irak, il s'est dit persuadé qu'une résolution «comportant un ultimatum» ne disposerait pas, pour l'heure, d'une majorité au sein du Conseil de sécurité. Mais, dans l'hypothèse où elle en aurait une, la France est prête à utiliser son droit de veto. «Quelles que soient les circonstances, la France votera non car il n'y a pas lieu de faire une guerre pour désarmer l'Irak», a-t-il ajouté, estimant que la Chine et la Russie, détentrices d'un droit de veto, feront de même. Chirac a assuré qu'il n'y aurait «pas de moyens militaires» français engagés en cas de guerre en Irak sans décision de l'ONU, mais que le survol du territoire français par les Américains «va de soi» entre alliés. A l'entendre, «ce serait un précédent dangereux pour les Américains de passer outre» à une décision de l'ONU et de lancer une guerre sans son aval. Pour autant, le Président a assuré qu'il n'y avait «