à New York
«Monsieur l'ambassadeur, a lancé un journaliste, avec l'annonce du président Chirac, est-ce qu'il est encore utile de négocier sur cette résolution ?» Surpris par la question, le représentant britannique à l'ONU, Jeremy Greenstock, répond «qu'il n'a pas de commentaire». «Pour l'instant, mes instructions sont de poursuivre mon travail», ajoute-t-il.
Quelques minutes plus tard, avant d'entrer lui aussi dans la salle du Conseil de sécurité pour les consultations sur l'Irak, l'ambassadeur américain, John Negroponte, s'éloignera des micros. Refusant d'évoquer le discours du Président français.
En déclarant hier soir à la nation qu'il s'opposerait «quelles que soient les circonstances» à un projet de seconde résolution autorisant le recours à la force, Jacques Chirac a pourtant pris de court hier Américains et Britanniques. Désormais, une chose est sûre : si l'on en croit le Président français, l'ONU n'adoptera pas de résolution pour avaliser une offensive américaine.
Deux scénarios subsistent : soit le texte obtient la majorité des neuf voix, mais se voit opposer un veto français et russe, puisque Moscou s'est aligné sur la position de Paris. Soit le texte n'a aucune chance de recueillir la majorité, et Américains et Britanniques devront alors se poser la question de le soumettre au vote ou non.
Pour Londres et Washington, l'objectif est simple : il leur faut tenter dans les prochains jours de rallier les six indécis du Conseil de sécurité (Angola, Cameroun, Chili, Guinée,