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Libération

Etats-Unis: pas touche aux stocks d'urgence

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Les «réserves stratégiques» ne seront utilisées qu'en cas de guerre.
publié le 12 mars 2003 à 22h01

Washington de notre correspondant

L'écureuil est assis sur sa cagnotte de noisettes, mais pas question d'y toucher avant l'hiver. Un peu comme Spencer Abraham, le secrétaire américain à l'Energie, assis sur 600 millions de barils de pétrole, mais qui n'en laissera pas filer une goutte avant la guerre. A tous ceux qui l'ont appelé à puiser un peu dans les réserves stratégiques de pétrole des Etats-Unis, pour contrecarrer l'impact de la crise irakienne sur les prix, il a donné la même réponse : «No way !» («Pas question !») A quoi servirait une réserve «stratégique» si elle se retrouvait vide le jour où une vraie catastrophe surviendrait ? «Nous ne pensons pas que les réserves d'urgence doivent être utilisées pour manipuler les prix», a répété Abraham, depuis Londres, lundi. Pour lui, seule une rupture d'approvisionnement peut en justifier l'usage. Dans cette hypothèse, dit-il :«Nous sommes prêts et nous sommes capables d'agir très, très rapidement si une décision était prise par le Président. Nous n'avons pas pris cette décision à ce stade.»

De quoi tenir quatre mois. La réserve stratégique avait été créée en 1975, après le premier choc pétrolier. Aujourd'hui, avec environ 600 millions de barils, les Etats-Unis ont de quoi tenir quatre mois sans importer une goutte de pétrole du Moyen-Orient. Ce brut est entreposé en profondeur, dans des cavités creusées dans la couche de sel, au Texas et en Louisiane, le long du golfe du Mexique. Après les attentats du 11 septembre 2001, le pr