Et revoilà le spectre du choc pétrolier. Alors que la menace de guerre en Irak se rapproche, la hausse du prix du baril, passé en l'espace de trois mois de 28 dollars à 33 dollars, compromet la reprise économique espérée.
L'Europe, première victime ?
Dans son malheur, l'économie européenne a une chance : l'appréciation de l'euro. Un dollar faible (donc un euro fort) atténue d'autant la hausse du prix de la facture énergétique. «En 2002, la hausse de l'euro a permis de réduire de moitié celle du prix du baril», estime Christine Dufflart, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). C'est en partie pour cette raison que l'Europe est pour l'instant plutôt mieux lotie que les Etats-Unis. «Un baril à 80 dollars coûterait 4 % de croissance aux Etats-Unis, très dépendants du pétrole ! Un scénario tcher nobylien», estime Olivier Pastré, professeur d'économie à Paris-XIII.
Mais on aurait tort de se réjouir du malheur américain. Une économie américaine en panne entraînerait l'Europe, déjà fragilisée par une Allemagne malade, en pleine récession. Sans attendre le possible déclenchement de la guerre en Irak, et donc la très probable envolée des prix du baril, tous les organismes internationaux ont revu leurs prévisions à la baisse. Jeudi, la BCE avait corrigé sa prévision de croissance pour cette année, à 1 %, contre 1,6 %. Et le FMI anticipe 1,3 % de croissance pour la zone euro, contre 2,3 % précédemment. Enfin, l'OCDE a elle aussi annoncé la semaine dernière