L'affrontement avec les fonctionnaires pourrait bien avoir lieu plus tôt que prévu. D'un côté, une frange croissante de la majorité exhorte le gouvernement à faire preuve de «courage et de fermeté», selon l'expression employée hier par Pierre Méhaignerie, président UMP de la Commission des finances de l'Assemblée, pour comprimer la dépense publique. Quitte à «mécontenter les syndicats», a même ajouté Méhaignerie. Pour une partie de la droite, il s'agirait du seul moyen de revenir dans les clous du pacte de stabilité européen, la limite de 3 % du PIB de déficit fixée par Bruxelles. De l'autre côté, des syndicats qui se lancent sur le sentier de la guerre. Ainsi, lundi, six fédérations sur sept (CGT, FO, FSU, Unsa, CFTC et CGC, sans la CFDT) ont appelé à une action en avril pour protester contre le «refus du gouvernement de répondre sur la question salariale, ainsi que face aux menaces sur l'emploi et les services publics». Revue de détail des sujets qui inquiètent les fonctionnaires.
Les salaires
Les syndicats tirent la sonnette d'alarme sur l'évolution du pouvoir d'achat des fonctionnaires. Hier, le ministre de la Fonction publique, Jean-Paul Delevoye, a reçu successivement la CFDT, la CGT, l'Unsa et FO. Il poursuit aujourd'hui ses entretiens avec la FSU, la CFTC et la CFE-CGC. Tous les syndicats réclament depuis plusieurs mois l'ouverture immédiate d'une négociation sur les salaires et déplorent une perte de pouvoir d'achat de 2,6 % sur trois ans. Quittant hier après-midi le