Auteur avec Bernard Spitz d'un ouvrage de référence sur la fonction publique (1), Roger Fauroux fut, de 1988 à 1991, ministre de l'Industrie et de l'Aménagement du territoire de Michel Rocard. Avant de rédiger, pour François Bayrou, un rapport sur l'Education nationale. Roger Fauroux a été auditionné hier par la Commission des finances de l'Assemblée nationale sur «les performances des dépenses de l'Etat». Entretien.
Peut-on mesurer la performance économique de l'Etat ?
Chacun peut le vérifier sur la notice explicative de la feuille d'impôts qu'il vient de recevoir : l'Etat dépense 15 % de plus qu'il encaisse. Quelle entreprise, quelle famille peut se permettre de gérer ses finances sur de telles bases ? En France, les administrations publiques travaillent plutôt bien. Mais elles ont un coût excessif. C'est ce coût qu'il faut réduire. Et comme on ne peut pas du jour au lendemain supprimer la dette, et que l'on ne peut pas réduire le budget de la protection sociale, il ne reste que le coût de fonctionnement. Donc diminuer le nombre de fonctionnaires.
Selon vous, combien faudrait-il supprimer de postes dans la fonction publique?
Nous sommes devant une échéance historique : dans les dix prochaines années, les départs à la retraite vont toucher la moitié des fonctionnaires en poste. Si l'on ne remplaçait qu'un départ sur deux, nous réduirions de 25 % en dix ans les effectifs de la fonction publique. Cela ne veut pas dire réduire d'un quart le champ des services rendus par l'Etat. Da