Le ministère des Finances n'a pas attendu Francis Mer pour découvrir qu'avec 1,3 million de fonctionnaires l'Education nationale constitue une cible de choix pour tailler dans le vif des effectifs de la fonction publique. Il l'a souvent mise en joue. Mais jamais sérieusement atteinte. Francis Mer fera-t-il mieux ? Il bénéficie en tout cas du soutien de Luc Ferry, qui ne cache pas sa volonté d'être le «bon élève» de la classe Raffarin. Il l'a prouvé la semaine dernière en assumant le transfert aux collectivités de 110 000 personnels Toss (techniciens, ouvriers, de service et de santé), assistantes sociales, médecins scolaires, conseillers d'orientation-psychologues... Après avoir répété pendant sept mois qu'il n'était «pas demandeur», Luc Ferry a juré qu'il n'avait «jamais exclu» cette hypothèse, avant d'en revendiquer la paternité : «C'est moi qui ai proposé ces mesures.» Contrairement à ses proches collaborateurs pour qui «la question ne se posait pas» (Libération de lundi).
Pression sur jury. Plus discrètement, son administration travaille depuis des mois à raboter tout ce qui peut l'être dans le gros des effectifs : les enseignants. Plusieurs pistes sont explorées. Additionnées, elles pourraient permettre d'«économiser» plusieurs milliers d'emplois. Hypothèse la plus évidente : ne pas pourvoir les 30 000 postes qui seront mis au concours cette année. Une rumeur vieille comme l'instruction publique prétend que les ministres font parfois pression sur les jurys pour les incit