Quand Pandore roule un peu trop les muscles, les rosseries de Guignol soulèvent le double de rires. La droite revenue au pouvoir a tellement clamé sa détermination sécuritaire que chaque faux pas la menace de ridicule. Est-ce vraiment injuste ? Il suffit d'imaginer les vacheries que Sarkozy aurait trouvées il y a moins d'un an à propos de l'évasion de Fresnes pour croire que non.
Le ministre de l'immobilier pénitentiaire, dont la simple existence vaut déclaration d'intention, plaide la dialectique du canon et de la cuirasse qui veut que l'une s'épaississe à proportion du calibre de l'autre. Et vice-versa. Comme il promet de nouvelles prisons encore plus sûres, il semble envisager que les truands passeront prochainement du lance-roquettes au missile à tête chercheuse. Bel avenir. Pourtant, si l'évasion de Fresnes est intéressante, ce n'est pas par son aspect extraordinaire mais, au contraire, par tout l'ordinaire qu'elle met en lumière.
Une fois de plus, en effet, c'est par un éclairage latéral que la situation des geôles françaises fait irruption de l'autre côté des murs d'enceinte. Le surpeuplement de locaux vétustes gardés par un personnel débordé est une réalité quotidienne dont la force explosive vaut bien celle de quelques bâtons de dynamite appliqués à des barreaux de cellule. Les syndicalistes de la Pénitentiaire en conviennent tout autant que les avocats des détenus. Au train où vont les choses, la construction de nouvelles prisons, qui forme le plat de résistance de l