«Surpopulation, une catastrophe s'annonce !» C'était, en décembre, le titre d'un tract de l'Ufap, syndicat pénitentiaire majoritaire. 55 471 détenus s'entassaient alors dans 47 000 places (45 000 en fait, en tenant compte des cellules individuelles doublées). Aujourd'hui, la catastrophe a encore empiré avec, au 1er mars, 57 621 prisonniers, 10 000 de plus qu'en février 2001. Et cela va continuer : l'administration pénitentiaire table sur 62 000 détenus pour le début de l'été.
Perpignan bat des records avec presque 300 % de suroccupation, soit 361 personnes pour 122 places dans l'établissement. Trois détenus se partagent, vingt et une heures par jour, 9 m2 en fait, 3 m2 compte tenu de l'espace occupé par les sanitaires, les lits superposés et la table. Pour dormir, on rajoute un matelas par terre. Le tout au milieu des cafards, des rats et des souris, lot commun de toutes les prisons.
«Honte». A Nantes, la vieille maison d'arrêt ne redescend pas en dessous de 390 détenus pour 280 places. Avec, là aussi, des matelas par terre, des surveillants qui passent leur journée à tenter de faire cohabiter des détenus rendus dingues par la promiscuité. Avant la montée des thèses sécuritaires et des lois votées dans la foulée, la prison de Nantes «tournait» avec 310 détenus et parfois des pics à 330. «A défaut de politique pénale cohérente, on arrivait encore à se "refiler" les détenus entre maisons d'arrêt de la région. C'est fini, les autres sont archipleines aussi», commente un surveil