Menu
Libération

Perben, un si discret garde des Sceaux

Article réservé aux abonnés
Le ministre de la Justice peine à exister face à l'omniprésent Sarkozy.
publié le 13 mars 2003 à 22h02

Dominique Perben n'a pas de chance : c'est juste au moment où il aimerait se faire oublier qu'il fait enfin parler de lui. Depuis sa nomination, le garde des Sceaux a bien du mal à s'imposer dans l'opinion publique comme au sein du gouvernement. Longtemps ministre très discret, il se retrouve aujourd'hui sous les feux de la rampe avec les affaires peu reluisantes des évasions de Borgo et de Fresnes. «Je suis à l'aise et heureux, assure-t-il à Libération, ces deux opérations de grand banditisme n'occultent pas le fait que je suis le ministre qui a eu le moins d'évasions.» Une défense qui n'empêche pas les sarcasmes du côté de la Place Beauvau : «Ce n'est pas formidable», ironise l'entourage de Nicolas Sarkozy.

Recadrage. Le ministre de l'Intérieur est la bête noire de Dominique Perben qui le rend responsable de ses difficultés à percer. Dès qu'il le peut, le bouillonnant premier flic de France marche sur les plates-bandes de son collègue de la Place Vendôme. Il ne le laisse guère respirer. Nicolas Sarkozy a attaqué dès les premières semaines du gouvernement Raffarin, en annonçant des mesures relevant du ministère de la Justice. Les deux hommes s'étaient alors expliqués dans le bureau de Jean-Pierre Raffarin.

Mais le recadrage du Premier ministre n'a guère eu d'effets. Sarkozy ne s'est pas gêné pour récidiver avec le débat sur la double peine et le transfert des détenus corses sur l'île, notamment. «A chaque fois qu'il va trop loin, Perben règle fermement ses comptes», jure un c