De l'ONU à l'Otan en passant par l'Union européenne, les grandes institutions occidentales ne sont pas épargnées par les retombées de la crise irakienne. Durable et profonde pour certains, éphémère ou superficielle pour d'autres, la déstabilisation du système international suscite les commentaires les plus divers, à la mesure de la période d'incertitude qui s'ouvre.
L'ONU au coeur du conflit
Terrain d'affrontements, l'ONU est aussi l'un des enjeux du conflit entre, d'un côté, les Américains et leurs alliés, de l'autre les Français et leurs partenaires du «front antiguerre». Pour Paris, l'ONU doit être l'instance incontournable de la gestion des crises internationales. La stratégie française a donc consisté à forcer Washington, tenté par une action unilatérale, à revenir dans son enceinte pour traiter de la menace constituée par l'Irak et de la réponse à y apporter. Mais pour Washington, l'ONU est un haut lieu de bavardages où les décisions tardent et souvent se perdent. Sur l'insistance notamment française, les Etats-Unis ont toutefois accepté à l'automne dernier de passer par l'ONU, soucieux de donner une légitimité internationale à leur intervention. Mais faute d'y recueillir une majorité, ils semblent décidés aujourd'hui à s'en dispenser, illustrant leur mépris pour l'ONU.
«Même si les Etats-Unis décident de lancer leur opération sans résolution, l'ONU restera indispensable dès l'après-guerre», notamment pour la reconstruction de l'Irak ou la mise en place d'un nouveau régim