L'héritier est bondissant, souriant, bien mis, le cheveu en brosse, le regard pétillant, le bronzage impeccable. Il fait dix ans de moins que ses bientôt 42 ans, «le clone de Jean-Luc Lagardère au même âge», selon un proche. Mais là où le père carburait à l'eau plate et l'armement, Arnaud Lagardère, lui, c'est Coca Light et médias.
La boisson à bulles allégée, le fils unique de Jean-Luc Lagardère y a pris goût aux Etats-Unis où il est expédié en 1994, après un DEA d'économie et quelques années d'apprentissage au sein du groupe. Là, au fin fond du Connecticut, il fait ses classes de patron en dirigeant Grolier, filiale multimédia américaine de Lagardère. A son retour en 1998, il s'installe dans le bureau de son père, au 4, rue de Presbourg siège du groupe, à deux pas de l'Arc de Triomphe où trônent des casques de football américain, vestiges de son exil.
Gaffe. C'est là qu'il est intronisé pour de bon cogérant du groupe. En 2000, il prend la tête du pôle médias : l'armement, l'aéronautique, ce n'est pas son truc, il s'en cache à peine. C'est d'ail leurs Philippe Camus, autre cogérant du groupe, qui se charge de l'aéronautique. En 1999, Arnaud Lagardère commet même «the» gaffe en évoquant devant un parterre d'analystes financiers la possibilité de se désengager de ces activités pour mieux se concentrer sur les médias. Il dément, dit qu'on a déformé ses propos... Il n'empêche : les «barons» le regardent de travers, on rit sous cape, et les couloirs de la rue de Presbourg brui