«D'abord l'Irak, ensuite la France !», proclame un autocollant populaire outre-Atlantique. Pourtant comme le rappelle Raffarin, «les Etats-Unis et la France ne sont pas en guerre». Mais on a la désagréable impression que «Bushblair» est tenté de lancer une nouvelle guerre froide où Paris remplacerait Moscou dans le rôle de capitale de l'axe du Mal... Le président américain, par frustration, et le Premier ministre britannique, par besoin pathétique de se justifier, excitent la francophobie latente de certains de leurs électeurs. En faisant de Paris le bouc émissaire de leurs échecs, ils espèrent esquiver des questions gênantes à la veille d'une guerre qu'ils vont mener seuls contre (presque) tous, et en se plaçant hors la loi internationale. Mais en flattant le nationalisme outrancier de certains de leurs compatriotes, ils prennent le risque d'une rupture profonde et durable au sein du camp occidental.
Leurs attaques contre la France visent la politique de Jacques Chirac, contestable sur plus d'un point. Mais elles entraînent une mise en cause globale des Français et de ce qu'on aurait jadis appelé leur «caractère» national. Ces attaques font écho à la myopie de leur action diplomatique. Elles obéissent à la pulsion (on n'ose parler de politique) qui les pousse à la guerre. «Il ne s'agit pas de légitimité, mais de volonté», dit «Bushblair». La «guerre préventive» dont l'Irak sera le laboratoire doit fonder un meilleur des mondes dans lequel la loi du plus fort (l'Amérique et s