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Libération

La fin du «complot» international

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La chaîne qatarie critique la guerre ... et Saddam.
publié le 21 mars 2003 à 22h14

«Depuis cinquante ans, nous avons accumulé erreur sur erreur, nous voyons les catastrophes nous tomber sur la tête sans réagir. (...) Voilà le résultat des vaines surenchères politiques, des guerres perdues et des élections remportées par nos dictateurs avec 99 % des voix ­ et même 100 % dans le cas de l'Irak.» En ce premier jour de guerre, le commentaire de l'analyste politique d'Al-Jezira est ce qu'il y a de plus percutant sur la chaîne qatarie. «Je ne vois qu'un seul espoir, poursuit-il, que la société civile arabe se réveille et agisse avec force, que les peuples se libèrent des dictatures, à commencer par la dictature irakienne, et fassent entendre leur voix !»

Des manifestations ont éclaté au Caire. A l'écran, de jeunes étudiants se heurtent à la police antiémeute. Les commentaires d'Al-Jezira donnent un coup de vieux à ces manifestants hurlant des slogans de solidarité avec l'Irak. La nouvelle guerre du Golfe semble avoir ouvert dans le monde arabe un espace propice à la lutte entre l'ancien et le nouveau. La chaîne d'informations en langue arabe, reçue par 50 millions de téléspectateurs, continue d'être dans la forme une copie de CNN. Mais elle montre aux Arabes qu'ils ne sont pas seuls. «Pour la première fois, la position de la France et de la communauté internationale est similaire à celle du monde arabe, mais en plus ferme et en plus courageuse», dit le présentateur. Les nations qui déclarent la guerre «illégale», de l'Allemagne à la Russie en passant par la Chine,