Washington
de notre correspondant
Du discours sur l'Etat de l'Union prononcé par George W. Bush le 29 janvier 2002, on n'a retenu que trois mots : «Axe du mal.» La fin du discours, pourtant, contenait une autre perle qui éclaire la psychologie du président américain. Evoquant le 11 septembre, il avait glissé: «Ceux d'entre nous qui ont traversé ces moments de défi ont été changés (...) Nombreux sont ceux qui ont redécouvert que, même dans la tragédie spécialement dans la tragédie , Dieu est près de nous. En un instant, nous avons réalisé que ce serait une décennie décisive dans l'histoire de la liberté, que nous avons été élus pour un rôle unique dans les événements humains.» A l'époque, personne n'a fait attention: depuis les pères fondateurs, tout président américain se doit de napper ses adresses à la nation d'une couche de rhétorique religieuse.
«J'ai trouvé Dieu»
Depuis quelques mois cependant, les médias s'interrogent. George W. Bush parle de plus en plus souvent de Dieu. Et, lorsqu'il en parle, ce n'est visiblement pas dans le seul but de séduire l'électorat religieux. Il est sincère. Tous les matins, au réveil, il s'isole d'ailleurs pour lire la Bible ou les sermons d'Oswald Chambers, un prédicateur itinérant écossais mort en 1917.
Le Président est convaincu que, le 11 septembre 2001, Dieu a posé son doigt sur lui. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois. Sa vie est marquée par ce qu'il croit déjà être un «miracle», sa sortie de l'alcoolisme, il y a dix-huit ans. A de