Craignant que la guerre en Irak n'entraîne une «dégradation du climat social» en France, les dignitaires des trois grandes religions ont signé vendredi un appel commun «au calme». Sous une même plume, le cardinal-archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger, le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur et le grand rabbin de France Joseph Sitruk, écrivent : «Nous devons maintenir la tradition républicaine de tolérance et de respect de chacun. Il importe au plus haut point de ne pas ajouter à la situation internationale si tendue une dégradation du climat social de notre pays.» Tout le week-end, des initiatives oecuméniques se sont multipliées pour prévenir le piège de la «guerre de religion».

L'évêque à la mosquée. A Evry (Essonne), monseigneur Dubost a assisté à une partie de la prière du vendredi à la mosquée, où il a demandé aux fidèles musulmans de «résister à toutes les tentations extrémistes». Dimanche, Khalid Merroun, le recteur de la mosquée, s'est à son tour rendu à la cathédrale d'Evry pour assister à la messe et apporter un message de paix et de fraternité. Une délégation de musulmans avait pris place en face de l'autel, au premier rang de la cathédrale bondée, alors que d'autres musulmans étaient venus spontanément assister à l'office et se tenaient sur les côtés et à l'entrée, au milieu de fidèles catholiques.

A Amiens, les représentants des communautés catholique, juive, musulmane et protestante ont lancé ensemble un appel à la paix en Irak. En Alsace, catholiques