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Libération

Le Vatican dénonce un «crime contre la paix»

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Jean Paul II a pesé de tout son poids diplomatique pour éviter le recours aux armes.
publié le 24 mars 2003 à 22h17

Rome de notre correspondant

A la veille du déclenchement des hostilités en Irak, le Vatican, à travers un communiqué aussi lapidaire qu'abrupt, avait prévenu en forme d'anathème : «Celui qui décide que tous les moyens pacifiques mis à disposition par le droit international sont épuisés assume une grave responsabilité devant Dieu, devant sa conscience et devant l'Histoire.» Dès samedi, le pape Jean Paul II est reparti à l'offensive pour critiquer l'initiative militaire anglo-américaine : «Quand la guerre, comme ces jours-ci en Irak, menace le destin de l'humanité, il est encore plus urgent de proclamer, avec une voix forte et décidée, que seule la paix constitue la voie pour construire une société plus juste et solidaire.» Hier à l'angélus, place Saint-Pierre, il a par ailleurs «imploré, de la très sainte Marie, le don de la paix». Après avoir en vain invité la semaine dernière George W. Bush à «réfléchir sur ses devoirs», Jean Paul II ne se résigne pas à accepter cette guerre préventive qu'il a, à plusieurs reprises, définie comme une action «criminelle».

Le droit international bafoué

Depuis des semaines, la mobilisation du Vatican, de la hiérarchie et des fidèles catholiques est montée en puissance avec notamment l'invitation aux fidèles, le 5 mars, à observer une journée de jeûne pour empêcher le recours aux armes. Dès fin février, l'Osservatore romano, organe officiel du Saint-Siège, affichait en une et en gros caractères un «Jamais» sans équivoque, la diplomatie vaticane ét