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Libération

New York dit son «non»

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Près de 200 000 manifestants samedi.
publié le 24 mars 2003 à 22h17

New York de notre correspondant

C'est l'Amérique qui dit «non». Steve, un étudiant venu du New Jersey, porte un T-shirt avec une ogive qui sort du cerveau de George W. Bush. Il a une dizaine de boucles dans l'oreille gauche et la moitié des cheveux peints en orange. «On ne veut pas de la guerre, assure-t-il. Il faut que l'Europe le sache : les Américains ne sont pas des tueurs sanguinaires.» Un peu plus loin, tout près de la 32e rue, Janet Lynn, institutrice du Queens, dit qu'elle est un peu nerveuse «à cause de la foule». «Je suis venue parce que je ne pense pas que l'Amérique a le droit d'attaquer n'importe quelle nation, n'importe quand. On a l'impression que Bush fait ce qu'il veut, sans se préoccuper du monde autour de lui. Tout le monde a peur pour l'avenir.»

Marée humaine. De Broadway, on ne voit plus rien, noyé sous la marée humaine qui déferle en musique et en chansons. Les pancartes se succèdent. «Pas en mon nom», «Soutenez nos soldats, faites-les rentrer à la maison», «La guerre ne résout rien». Pendant plusieurs heures samedi, c'est tout l'ouest de Manhattan qui a été submergé par les antiguerres. Comme partout aux Etats-Unis, New York s'était mobilisée contre «l'invasion de l'Irak». Au total, les forces de police elles-mêmes reconnaîtront que la foule dépassait les 125 000 personnes, pour atteindre certainement 200 000 manifestants. A Chicago, San Francisco, Los Angeles ou encore Cincinnati, ils étaient également des dizaines de milliers.

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