Saddam Hussein apparaît pour montrer qu'il est toujours vivant, puis viennent les deux vice-présidents, le ministre du Commerce, celui de l'Information, le porte-parole du ministère de la Défense... Leurs conférences de presse étant diffusées in extenso l'une après l'autre, on se croirait vraiment à Bagdad, devant la télévision irakienne. «Pourquoi les régimes arabes continuent-ils leur livraison de pétrole aux agresseurs ? demande le vice-président Ramadan. Pourquoi ne ferment-ils pas leur espace aérien, leurs territoires et leurs mers comme d'autres pays non arabes l'ont fait ? Pourquoi ne ferment-ils pas les ambassades américaines et britanniques plutôt que de tirer sur les manifestants en colère qui essayent de s'y rendre ? C'est l'inverse qui se produit : des diplomates irakiens sont expulsés, comme en Jordanie. Que diront ces responsables arabes à leurs familles et à leurs peuples, que diront-ils devant l'Histoire ?» Quelques minutes plus tard, un commentateur extérieur à Al-Jezira proclame : «Les gouvernements arabes doivent se mobiliser derrière leurs peuples pour soutenir la résistance des Irakiens qui se battent pour nous tous, Arabes.» Rien dans les analyses ou les reportages maison ne vient faire contrepoids à cette vision des choses. La conférence de presse de Tony Blair est elle aussi diffusée dans la longueur, mais elle ne fait pas sens. A l'évidence, il manque quelque chose. Les différences entre grilles de lecture, les références à la nécessité d'une démocra
Saddam bon père
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par Sélim Nassib
publié le 26 mars 2003 à 22h21
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