Bagdad envoyé spécial
La première bombe a soufflé un petit immeuble de deux étages, plusieurs garages et complètement brûlé six voitures, les calcinant au point que l'on ne peut même plus reconnaître le modèle ou la marque du véhicule et savoir s'il y avait des passagers à l'intérieur. Les habitants des maisons voisines assurent que certaines voitures roulaient au moment de l'explosion, et que des familles ont été ainsi ensevelies. Des déclarations impossibles à vérifier, de même que le bilan officiel de quatorze morts et d'une trentaine de blessés. La seconde bombe a explosé de l'autre côté de la rue, endommageant un autre immeuble.
Pour la première fois depuis le début des raids sur Bagdad, les bombardements, supposés américains, ont frappé hier en fin de matinée de plein fouet un quartier de la capitale, celui de Chaab (le «peu ple»). Rachid, un homme des forces de sécurité, assure qu'il s'agissait de missiles tirés par un bombardier : «Je jure qu'il n'y a jamais eu dans ce quartier aucune installation militaire.» Aucune caserne n'est, en effet, visible à proximité, mais très rares sont les quartiers de Bagdad où il n'y en a pas, particulièrement les faubourgs populaires.
L'hôpital Kindy est l'un des trois établissements où ont été transportés les blessés. Le directeur du département chirurgie, Saba Hassan, affirme que ses services ont accueilli 250 blessés civils depuis le début des raids, il y a juste une semaine. Et que la morgue a reçu neuf morts. «Cela fait beaucoup de