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Libération

L'hélico qui s'est trompé de guerre

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L'Apache, ultrasophistiqué, peut être abattu par un fantassin.
publié le 27 mars 2003 à 22h22

Descendu lundi par un vieux paysan à coup de fusil ­ si l'on en croit la télévision irakienne ­, l'hélicoptère d'assaut Apache a été finalement achevé par les Américains. Un missile sol-sol à longue portée l'a réduit «en petits morceaux», indiquait-on hier au Pentagone, mais sans préciser quand. Il s'agissait d'éviter que son électronique de pointe tombe entre des mains irakiennes... contrairement à son équipage de deux hommes.

Cette mésaventure témoigne des problèmes techniques que rencontre une armée qui a construit sa supériorité sur la technique. L'Apache AH4D Longbow est une merveille, comme en rêvent les militaires du monde entier. 22 millions de dollars pièce. Vision nocturne, capacités à engager plusieurs cibles terrestres en même temps, toute une batterie de contre-mesures électroniques. Avec leur allure de gros insectes agressifs, les Apache foncent au ras du sol comme une cavalerie volante. A côté, les hélicoptères d'Apocalypse Now font ringards.

Lance-grenades. Sauf qu'il n'a pas été conçu pour la guerre telle qu'elle est désormais. Les premiers Apache sont entrés en service en 1986, au moment où les divisions blindées soviétiques qu'ils devaient détruire en Europe centrale commençaient à se disloquer toutes seules. Ils firent des merveilles lors de la première guerre du Golfe, détruisant environ 800 véhicules blindés. Mais ils ne peuvent pas voler sans grand risque au-dessus de zones hostiles, où de simples soldats peuvent les abattre avec leurs fusils d'assaut ou