Menu
Libération

France-Irak : un commerce de longue date

Article réservé aux abonnés
Le patronat pessimiste sur la possibilité de futurs contrats.
publié le 28 mars 2003 à 22h24

Alors que l'Amérique chauffe déjà ses entreprises pour l'après-guerre, les entreprises françaises n'ont pas un moral des plus brillant sur le dossier de la reconstruction irakienne. «En la matière, c'est toujours la loi du plus fort qui reste la meilleure. Or aujourd'hui, le plus fort ce sont les Etats-Unis», indique Yvon Jacob, patron de la Fédération des industries mécaniques et membre du comité exécutif du Medef. Selon lui, l'exigence française d'une reconstruction sous tutelle de l'ONU est un «voeu pieu», même si, du côté du patronat, on planche déjà avec le gouvernement pour préparer l'après-guerre (lire page ci-contre). La plupart des grosses sociétés susceptibles d'emporter des contrats jouent la prudence. «Il est beaucoup trop tôt pour envisager quoi que ce soit», dit un porte-parole de Bouygues, dont le groupe a lâché l'Irak et le Moyen-Orient depuis la fin des années 80. Même son de cloche ou presque chez Suez, dont la filiale Ondeo-Degrémont est spécialisée dans la distribution et le traitement des eaux, enjeu capital pour l'avenir de l'Irak. «Nous ne sommes pas intéressés par ce dossier. Nous préférons travailler avec des pays qui présentent des marchés solides», tranche un responsable de la communication.

Premier stand. Une prudence qui traduit sans doute un certain embarras. Le souvenir de l'après-guerre du Golfe, en 1991, est encore dans toutes les têtes : les grosses pointures tricolores du BTP ou des infrastructures n'avaient récolté que des miettes au Koweït