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Libération
Reportage

Dans les banlieues, des jeunes et des parents «fiers d'être français»

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publié le 29 mars 2003 à 22h25

Il y a un an, nombre d'éducateurs craignaient une explosion dans les cités en cas de guerre contre l'Irak. Depuis dix jours, bien au contraire, la plupart des quartiers goûtent un calme assez rare. «C'est même moins chaud qu'il y a dix ans, pendant la guerre du Golfe», reconnaît un éducateur de la Duchère (Lyon) qui a longtemps redouté le pire. Car avec la guerre, c'est comme si tous les autres sujets de préoccupations étaient passés au second plan. Comme à Lille-Sud, rue Balzac, au pied des petites tours carrées qui ont fait la célébrité du quartier. C'est ici que Riad est mort il y a trois ans d'une balle dans la nuque, tirée par un policier qui a «paniqué».

La mort du jeune homme réputé sans histoires, puis l'annonce du verdict, clément à l'encontre du policier, avaient déclenché au printemps 2000 et à l'été dernier de violentes émeutes. De Riad, on ne parle plus aujourd'hui. «L'Irak, c'est le sujet de tout le monde», dit Nora, auxiliaire de vie.

Comme après la Coupe du monde

L'apaisement n'étonne pas ceux qui connaissent bien ces quartiers. «Pour la plupart des jeunes, aujourd'hui, la France est du bon côté», dit l'éducateur de la Duchère. Parents et adolescents musulmans se sentiraient même «français comme jamais», selon Rami, un animateur des Minguettes, cité de Vénissieux. Et Touffik, un jeune homme de Rillieux-la-Pape, en profite pour glisser : «On est fiers de notre président.» Même tonalité aux Francs-Moisins (Saint-Denis, en banlieue parisienne), où on entend des jeu