Qara Hanjir envoyé spécial
Sur la colline fraîchement conquise, les peshmergas (combattants kurdes) esquissent un pas de danse. La ville de Kirkouk, si chère au coeur des Kurdes, s'étend dans la vallée, toute proche, telle une promesse. Une quinzaine de kilomètres au plus sépare désormais les miliciens de leur quête. Dans la lunette de son fusil, le tireur d'élite de la troupe croit discerner sa maison familiale, abandonnée à la hâte lors de l'écrasement du soulèvement de 1991 par l'armée de Saddam Hussein. Autre proscrit de Kirkouk, le général Mam Rostam, commandant l'avancée, fait les honneurs de son front, sourire aux lèvres. Un espoir de retour après douze ans d'exode.
Retraite en bon ordre. Visible à l'oeil nu, le flambeau d'une torchère signale le champ pétrolifère de Jabal Bor, début des faubourgs habités de Kirkouk. Les forages ne semblent pas avoir souffert. Plus au nord, en direction d'Erbil, une épaisse colonne de suie noire borne l'emplacement du gisement de Baba Gourgour. Au sud, un panache de fumée blanche marque les réserves de Zambour. Il s'agit d'un incendie dans la caserne de Khalil, estiment les combattants. L'aviation américaine aurait sévèrement bombardé cette base, état-major régional de l'armée irakienne.
La semaine passée, les raids aériens se sont multipliés sur les lignes avancées de la défense de Kirkouk, obligeant les chefs du 1er corps d'armée irakien à regrouper sur la ville leurs unités les plus exposées. Jeudi, une frappe sur le fortin servant de