Londres de notre correspondant
Tony Blair a appelé samedi Jacques Chirac. En temps normal, une telle nouvelle serait passée inaperçue. Au vu des relations entre la France et la Grande-Bretagne, cet entretien téléphonique, le premier en seize jours, marque un tournant. Non seulement les deux hommes se parlent mais ils sont convenus, selon l'Elysée, de «l'importance du rôle à confier aux Nations unies» en Irak, une fois le conflit terminé. Divisés sur la guerre, ils seraient prêts à «travailler ensemble étroitement» dans l'après-guerre.
Volonté d'apaisement. Il est encore trop tôt pour dire si les deux pays pourront surmonter leurs différences et coordonner leurs actions à l'ONU. Mais, par son initiative, le Premier ministre britannique indique une volonté d'apaisement. Il y a encore une semaine, il accusait Jacques Chirac d'avoir saboté ses efforts diplomatiques et de faire le jeu de Saddam Hussein. Lors de leur dernière rencontre, à Bruxelles, les 20 et 21 mars, les deux hommes avaient à peine cherché à dissimuler leur animosité réciproque.
Ce rapprochement franco-britannique a permis vendredi le vote au Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution destinée à reconduire le programme «pétrole contre nourriture». Le texte, qui répond à l'urgence humanitaire, a été adopté sans difficulté.
Il sera beaucoup plus difficile, en revanche, de placer l'Irak d'après-Saddam Hussein sous l'égide des Nations unies, même si, après quelques couacs, Londres et Paris semblent sur ce dossier parl