Les dirigeants américains, avec et sans uniforme, ont dépensé ce week-end beaucoup d'énergie à assurer que tout allait bien et se déroulait conformément à leur excellent plan de bataille. Les armées de la coalition ne font pas une «pause», elles se «redéploient». Le mot a déjà beaucoup trop servi pour ne pas susciter de scepticisme à l'égard de ces faucons qui n'ont guère réussi leur décollage. Ils se défendent aujourd'hui en avançant qu'ils n'ont jamais parlé de guerre rapide. Ils n'ont pas dit le mot mais l'ont laissé dire. N'ont-ils pas appelé eux-mêmes, de façon fanfaronne, «Choc et effroi» leur entrée en campagne ?
Simple détail dans le vaste tableau de la bataille, trois de ces responsables viennent en outre de se faire remarquer pour leurs liens financiers avec des entreprises plus ou moins liées au conflit en cours (l'un a démissionné, la société de l'autre était en lice pour un contrat de «reconstruction»). Voilà qui semble redonner vie à une expression tombée en désuétude : le «complexe militaro-industriel». Les mêmes hommes se tiennent sur les deux bords du budget militaire, côté payeur et côté encaisseur. Ce mélange des genres, dont les Etats-Unis n'ont pas l'exclusivité, se fait toujours aux dépens des contrôles démocratiques et au profit d'une «communauté» aussi informelle que puissante et soudée à l'enseigne de l'impérieuse nécessité de la défense. De là peut-être l'aspect «préfabriqué» de cette guerre décidée à froid par des techniciens de laboratoire ou de th