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Libération

Une «pause» de quatre jours ou d'un mois ?

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Sur le terrain, l'intendance en essence, munitions et vivres ne suit pas.
publié le 31 mars 2003 à 22h26

Le brouillard de la guerre s'épaissit. Onze jours après le déclenchement des hostilités, il n'est plus question de Blitzkrieg mais d'une pause plus ou moins longue dans un conflit en escalade qui risque de durer de longs mois. Le commandant en chef américain des opérations, le général Tommy Franks, le reconnaît à demi-mot. A des journalistes qui lui demandaient, hier au Qatar, si le conflit pouvait s'étirer jusqu'à l'été, il a répondu : «Personne ne le sait», avant de se reprendre : «Quoi qu'il en soit, l'issue [de la guerre] n'a jamais été et ne sera jamais remise en question.» Le secrétaire américain à la Défense, à qui l'on demandait hier si la guerre pourrait durer encore six mois, s'en est lui aussi remis à la providence : «Oh mon Dieu, nous n'avons jamais eu de calendrier. Nous avons toujours dit que cela pourrait prendre des jours, des semaines ou des mois. Nous ne le savons pas.» Donald Rumsfeld, à l'instar de Tommy Franks, a repoussé hier l'idée d'une «pause» ou d'un «cessez-le-feu» dans l'offensive en affirmant que «les opérations se poursuivent au nord, dans l'ouest et autour de Bagdad». Londres aussi préfère parler d'une «réorganisation du champ de bataille» plutôt que d'une pause.

Samedi, pourtant, des officiers américains en Irak évoquaient une pause de cinq ou six jours. Hier, des gradés expliquaient à des marines cantonnés sur la ligne de front au sud de Bagdad que la «pause» en question pourrait durer «35 à 40 jours» en raison de l'âpreté de la résistance ira