Les manifestations contre la guerre qui avaient été organisées, samedi, un peu partout en France ont moins mobilisé que les précédentes. Quelques milliers à Lyon, à Marseille, à Toulouse, à Montpellier, à Bordeaux, à Strasbourg. 18 000 personnes à Paris (selon la police), contre 90 000 le 22 mars. Et un cortège très disparate de petits groupes nichés derrière des banderoles scandant une cacophonie de slogans. Posté sur un trottoir du boulevard Saint-Germain, Philippe Sollers observe : «Il y a beaucoup de contradictions dans ce défilé. Je ne vois pas en quoi le drapeau irakien rejoint le noir et le rouge. La politique américaine est digne de la folie qui court.» Des contradictions et beaucoup de tensions en dépit des efforts des organisateurs très soucieux d'éviter les dérives antisémites ou islamistes de la manif du 22 mars, qui s'étaient soldées par l'agression de deux adhérents du mouvement juif de gauche Hachomer Hatzair.
Et cela n'a pas été toujours facile pour les médiateurs, dépêchés le long du cortège. Reconnaissables à leurs débardeurs blancs du Mouvement de la paix enfilés à l'envers et à leur casquette blanche ornés d'un autocollant frappé du slogan : «Unité contre la guerre, le racisme et l'antisémitisme», ils vont veiller tout au long de la manif. Le gros de la troupe est plutôt sage. Les drapeaux arc-en-ciel Pace flottent un peu partout. Les étudiants et lycéens défilent bon enfant en chantant et dansant. Les «Américains contre la guerre» sont toujours très appla