Beyrouth
de notre correspondante
Dans la salle d'attente de l'ambassade d'Irak à Beyrouth, une quinzaine de Libanais, de Syriens, d'Egyptiens et de Palestiniens, âgés de 20 à 50 ans, se pressent autour d'un fonctionnaire de l'ambassade qui inscrit leur nom sur une feuille. Ils sont venus déposer des demandes de visa pour aller se battre auprès du peuple irakien. Ali est syrien, il a 47 ans, deux femmes et six enfants qui l'attendent en Syrie. Il travaille au Liban dans la construction pour les nourrir, mais veut quand même aller se battre en Irak. «Je n'ai pas peur de la mort, lance-t-il, Dieu s'occupera de ma famille.» «C'est une guerre sainte», renchérit Achraf, Palestinien de 22 ans qui habite Aïn el-Héloué, le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban. «Aller à Bagdad aujourd'hui, c'est un peu comme faire le Hajj (pèlerinage à La Mecque, ndlr).» Il compte ne prévenir ses parents qu'au dernier moment. Il sait que son départ va les attrister, mais il est déterminé : «Au moins là-bas, on sera face à l'ennemi américain.»
«Des menteurs». Parmi les autres «volontaires», quelques hommes arborent de longues barbes d'islamistes. La plupart sont visiblement issus de milieux défavorisés. Pourtant, il y en a qui détonnent, comme ce jeune Libanais de 30 ans à l'allure plutôt branchée, rasé de près. On pourrait facilement imaginer le croiser dans une boîte de nuit de Beyrouth, mais c'est à Bagdad que Mohamed veut aller. Lui est issu de la classe moyenne sunnite. «Mon père a un at