Les opérations de guerre se déroulent bien.» Ce n'est pas un porte-parole du Pentagone ou un chroniqueur exalté de la chaîne américaine Fox TV (lire page 13) qui parle, mais l'un des plus grands historiens militaires vivants, le Britannique John Keegan (1). Avec le recul acquis par l'étude de la bataille d'Azincourt (1415) ou celle de Normandie (1944), il juge que «les Alliés sont sur la voie de la victoire». Pour les Anglo-Américains, la situation militaire est en effet tout sauf catastrophique, même si les opérations ne se passent pas comme espéré par les faucons de Washington.
Les militaires de l'état-major, notamment ceux de l'US Army, ont repris la main sur leur ministre Donald Rumsfeld. Hier, le général Barry McCaffrey, un ancien de la première guerre du Golfe, l'accusait dans le Wall Street Journal d'avoir «temporairement placé les forces américaines dans une position risquée», en refusant début février l'envoi de divisions supplémentaires.
«Moyens de destruction». En envoyant des renforts, les généraux tentent désormais d'appliquer le plan que Rums-feld avait retoqué. Dans l'attente de trois grosses divisions (4e mécanisée, 1re de cavalerie et 1re blindée), «2 000 militaires de la coalition arrivent chaque jour sur le théâtre», affirme le Pentagone, qui précise qu'au total «plus de 300 000 militaires de la coalition sont déployés, dont plus d'un tiers à l'intérieur de l'Irak».
La guerre prend un tour plus traditionnel, et donc plus lent. «Ils vont faire la guerre comme