Entre pacifistes non violents et antisionistes militants, les Verts se déchirent. A l'occasion des mani fes tations contre la guerre, ils s'opposent, parfois violemment, dans l'analyse des débordements extrémistes.
Certains, souvent proches du courant rénovateur, estiment que les Verts ne peuvent plus défiler à côté de jeunes fanatisés ouvertement antisémites. L'actuelle direction du parti, souvent issue de l'extrême gauche, pense au contraire que les Verts doivent à tout prix rester dans le mouvement antiguerre, en condamnant «évidemment» les débordements antisémites. Depuis la manifestation du 22 mars, marquée par l'agression de deux jeunes juifs, le fossé entre ces deux camps est devenu si profond qu'une cellule de crise doit être installée dès demain pour «articuler la parole du parti». Cette cellule aura à débattre des initiatives de la porte-parole des Verts parisiens, Aurélie Filippetti, élue conseillère du Ve arrondissement en 2001.
Louche. Bouleversée par les agressions du 22 mars, la jeune militante avait consterné ses aînés en se disant prête à défiler avec les drapeaux palestinien et israélien. Samedi dernier, elle en a remis une louche en se déclarant «sioniste propalestinienne» dans Libération : «En encourageant la distinction entre antisionistes et antisémites», la gauche encourage aussi, selon elle, «les discours et les actes antisémites». Yves Contassot, l'un des hommes forts du parti, a condamné son initiative : «C'est une maladresse considérable qui tradu