Le carnage de civils au moins 33 morts survenu mardi près de Hilla a peut-être été causé par des bombes à fragmentation. Un journaliste de l'AFP a vu sur place des «débris équipés de petits parachutes» caractéristiques de ces cluster bombs qui larguent jusqu'à 200 sous-munitions constituant autant de minibombes. Le représentant du CICR à Bagdad s'interroge ouvertement sur la nature des munitions utilisées. Le commandement central américain reconnaît seulement avoir utilisé mardi «six bombes à fragmentation dans le centre de l'Irak», mais contre une colonne de chars. Il s'agirait de CBU 105, décrites comme des «bombes à fragmentation guidées intelligentes équipées de technologie compensatrice du vent». Utilisées lors de la première guerre du Golfe, puis au Kosovo et en Afghanistan, les bombes à fragmentation sont régulièrement dénoncées. Elles arrosent en effet sans précision une vaste zone et une partie des sous-munitions tombe au sol sans exploser. Même après la guerre, ces cylindres jaunes restent des armes mortelles pour les civils, notamment pour les enfants qui les manipulent. Comparant leurs effets à ceux des mines antipersonnel (mises hors la loi par la convention d'Ottawa, dont ni les Etats-Unis ni l'Irak ne sont signataires), les organisations de défense des droits de l'homme ont tenté de faire interdire les cluster bombs. Sans succès jusqu'ici. Human Rights Watch a une nouvelle fois appelé Washington à ne pas utiliser de telles bombes, soulignant que «les civil
Des bombes à fragmentation ont-elles été utilisées ?
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par Marc Semo
publié le 3 avril 2003 à 22h33
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