Strasbourg de notre correspondante
Il y a les retraites, et puis il y a tout le reste : les 35 heures à effectifs constants, les départs à la retraite non remplacés, les réorganisations de service mal supportées, le pouvoir d'achat qui flanche. «On nous brade», soupire Nathalie Bresch, l'une des animatrices du Snui (Syndicat national unifié des impôts) de Strasbourg. «Maintenant, comme dans le privé, on ne nous parle plus que d'"objectifs" de "rendement", de "retour sur investissement"», renchérit sa collègue Elisabeth Cossat. Et Denis K., qui s'indigne : «Maintenant, on nomme même des gens du privé à la tête de la DGI (Direction générale des impôts, ndlr). Ou des énarques. Avant, c'étaient des gens du métier, de la boutique. Ils entraient comme contrôleurs, puis gravissaient tous les échelons...»
Savoir-faire. Un autre Denis, vingt-cinq ans de maison passés au «cadastre» (relations avec les collectivités locales) : «En 2005, il n'y aura plus de cadastre. On fera tous un peu de tout. On va y perdre nos spécificités et notre savoir-faire.» Jean-Pierre, 55 ans, déplore le déclin d'une administration dont il ne doute pas un instant de la grandeur passée. Exemple à l'appui : «Nos chefs, y compris Francis Mer, ont fait le forcing pour que les gens fassent leur déclaration sur Internet. Jamais il n'a été dit que c'était impossible pour les nouveaux contribuables, qui sont maintenant hors des clous pour la date de dépôt des déclarations papier.» Il est formel : «Jamais ça ne serait a