Les Etats-Unis vont gagner la guerre. Elle sera sanglante pour les civils irakiens comme pour les militaires anglo-américains, certes pas dans les mêmes proportions, mais suffisamment pour enflammer les opinions publiques arabo-musulmanes comme les opinions occidentales, et spécialement américaines. Plus la pression politique américaine en faveur d'une victoire rapide s'exercera sur les militaires à l'oeuvre sur le terrain, et plus les bombardements se feront meurtriers, plus les «bavures» se multiplieront, plus la guerre sera sale et plus l'après-Saddam sera définitivement perdu pour l'Amérique.
La croisade de «la démocratie par la force» était une erreur au départ. La stratégie Rumsfeld, en misant sur un effondrement rapide de Saddam Hussein et de sa tyrannie, avait même inventé ce que ses auteurs appelaient «la guerre humanitaire», c'est-à-dire une parade militaire dans le désert épargnant les civils irakiens mais aussi la garde républicaine, qui fut ignorée durant la première semaine de guerre, comme si dans cette vision de l'avenir il était important de garder intacte cette force de répression. Cette illusion stratégique a subi le choc de la résistance acharnée des séides du régime, des membres du parti Baas, sans compter tous ceux qui se sont enrôlés au nom de la défense de l'islam et du jihad.
Plus que jamais, la victoire militaire est impérative pour la présidence américaine. La victoire militaire, c'est-à-dire la chute de la maison Hussein, l'ouverture de ses souterra