En première ligne dans la bataille diplomatique avant la guerre, la France en est aujourd'hui réduite au rôle d'observateur des opérations armées en Irak, convaincue que son heure reviendra avec la délicate question de l'après-guerre. Mais d'ici là Paris se replie dans un attentisme prudent, conscient que sa marge de manoeuvre dépendra en bonne partie du déroulement du conflit et des conditions de la victoire finale américaine.
Soucieux de ne pas creuser davantage le fossé apparu entre alliés au sujet de l'opportunité de cette guerre, les dirigeants français ont choisi de ne pas commenter les soubresauts d'un conflit qu'ils ont tout fait pour éviter. Les difficultés rencontrées par la «coalition» et l'onde de choc ressentie dans le monde, notamment en France et dans les pays arabes, sont suivies de près.
Autosatisfaction. Mais pour ne pas risquer de heurter Américains et Britanniques «qui en ce moment paient le prix du sang», souligne-t-on à l'Elysée, rien ne filtre des conclusions qui en sont tirées et qui pourraient laisser percer une certaine autosatisfaction de Paris devant la confirmation des craintes exprimées avant le conflit.
«Hélas, force nous est de constater que la France a été sur une position plus juste au regard du droit, de la réalité sur le terrain et des conséquences d'un tel conflit», explique une source élyséenne, allusion à la méfiance manifestée par les Irakiens à l'égard de leurs «libérateurs» et à la résistance inattendue des troupes de Saddam Hussein. «L