Nicolas Tenzer est directeur de la revue Le Banquet et animateur du Centre d'études et de réflexion pour l'action politique (Cerap). Auteur, en 2000, avec Bernard Cieutat, d'un rapport pour le commissariat général du Plan, «Fonctions publiques : enjeux et stratégie pour le renouvellement».
Trois réformes ciblant les fonctionnaires se télescopent et provoquent aujourd'hui des manifestations à travers le pays : la réforme des retraites, la décentralisation, la baisse des effectifs. Ne risque-t-on pas le blocage ?
C'est un pari. Le gouvernement veut tenir bon et a, je crois, l'assentiment de l'opinion. C'est cohérent et peut avoir des chances de succès. Il en irait autrement si des hésitations survenaient, ou si naissait l'idée d'une injustice entre le public et le privé, ou à l'intérieur même du secteur public. Ou encore si les termes d'un donnant donnant n'apparaissaient pas clairement.
Quel pourrait être le contenu de ce donnant donnant ?
Pour les retraites, l'intégration partielle des primes dans le calcul des cotisations et des pensions est un élément central de toute réflexion, mais l'alignement de la durée de cotisation est une mesure de justice comprise comme telle. Dans le cadre de la diminution du nombre de fonctionnaires, il faut se poser la question des rémunérations et des progressions de carrière. Mieux vaut une fonction publique moins nombreuse et mieux rémunérée. Enfin, il faut une réforme de la haute fonction publique qui mette fin aux privilèges injustifiés de cer