Menu
Libération

Un check point anglais sous haute tension

Article réservé aux abonnés
Le souci des soldats : se protéger des voitures piégées tout en évitant les bavures.
publié le 3 avril 2003 à 22h33

Bassora envoyé spécial

L'obus de mortier, violent, secoue le sol. Voitures de civils qui détalent. Photographes, en casque et gilet pare-balles, qui se mettent à l'abri. Soldats qui se réfugient un instant derrière un blindé, fusil en joue. «Ça vient de ce bâtiment blanc, à 400 mètres sur la gauche, vous le voyez ?», lance dans son micro le sergent Fox, impassible. Une rafale de mitrailleuse détone dans la foulée. «Un pick-up, là-bas sur la droite, qui roule avec une mitrailleuse, près des habitations civiles !», montre-t-il du doigt. On ne voit rien. Lui a déjà grimpé dans son tank, qui s'ébranle dans un nuage de sable suffocant.

Le sergent Fox pilote le check point anglais le plus stratégique, le plus chaud aussi, du moment. Celui qui filtre les entrées et les sorties de Bassora, la deuxième ville du pays. Celui d'où partent, le soir, des commandos qui s'infiltrent dans la cité... Il montre l'arrière de son char, dont le métal a été entamé, à deux reprises, par des tirs de RPG (lance-roquettes).

«Inexpérimentés». Depuis samedi, les Vehicles Check Points (VCP) alliés, littéralement les «points de contrôle», sont sur les dents. Des sacs de sable ont fait leur apparition, la tension est palpable. Chez les Américains surtout. Impossible de s'en approcher sans se retrouver dans la mire d'un soldat. Les troupes américaines ont été victimes de voitures piégées, puis elles ont commis plusieurs bavures. Quatre marines ont été tués à un barrage, samedi, dans un attentat-suicide près de