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Libération

La bataille de l'humanitaire a déjà lieu

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Tollé des ONG et de l'ONU face à l'ingérence des Etats-Unis.
publié le 5 avril 2003 à 22h37

Une course de vitesse est engagée entre les Nations unies et les Etats-Unis sur le dossier de l'aide humanitaire. Jeudi, un convoi de l'Unicef, chargé d'eau et de matériel médical, a rallié le sud de l'Irak. Vendredi, une équipe d'experts de l'ONU s'est rendue à Oum Kasr pour évaluer les besoins les plus urgents de la population. Ces premières missions marquent le retour de l'organisation internationale sur le théâtre irakien, plus de deux semaines après la suspension du programme «pétrole contre nourriture» et le retrait simultané de tous ses personnels. Kofi Annan avait ainsi voulu signifier son refus de cautionner la décision de Washington et de Londres d'entrer en guerre sans l'aval du Conseil de sécurité.

Le 28 mars, face à la menace d'une catastrophe humanitaire, le conseil a réactivé le programme «pétrole contre nourriture». Adoptée à l'unanimité, la résolution 1 472 donne quarante-cinq jours au secrétaire général pour examiner les modalités de la reprise de l'aide à la population. Fort de ce vote, Kofi Annan entend marquer rapidement son territoire par rapport à des Américains qui ont affiché leur intention de coordonner toute l'assistance à l'Irak, pour mieux gagner la bataille de l'après-guerre.

Boucliers. A cet effet, Washington a mis en place un Office de la reconstruction et de l'aide humanitaire, dirigé par le général (à la retraite) Jay Garner. Sur le terrain, c'est une «équipe d'aide aux désastres» (DART), émanation de l'agence gouvernementale USAID, qui est à