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Libération

Les chiites appelés à ne pas résister

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L'ayatollah Sistani jouait jusque-là un rôle clé dans la propagande de Bagdad.
publié le 5 avril 2003 à 22h37

Londres de notre correspondant

Le commandement américain peut-il enfin compter sur l'appui des chiites irakiens ? Jeudi soir, dans Najaf libéré de l'emprise de Saddam, le grand ayatollah, Sayyid (maître, ndlr) Ali as-Sistani, l'une des plus hautes autorités chiites du pays, a appelé les fidèles à ne pas prendre part aux combats. La déclaration ­ qui n'est pas une fatwa (édit religieux ayant force de loi, ndlr), précisent ses proches ­ devrait faciliter la tâche des forces anglo-américaines, mais elle ne préfigure pas pour autant un soulèvement populaire imminent. Elle n'en a pas moins été accueillie avec enthousiasme par les Etats-Unis. Pour le Pentagone, c'est le signal tant attendu, un appel ouvert à déserter, presque une incitation à la révolte. Le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, s'est empressé de saluer «le courage» du dignitaire religieux. Au siège des forces armées à Doha, le général Vincent Brooks a évoqué «un tournant» dans la guerre et «un indicateur supplémentaire que la fin du régime approche». Sayyid Ali as-Sistani jouait jusque-là un rôle clé dans la propagande de Bagdad. Le régime s'est réclamé à plusieurs reprises d'une fatwa, signée de sa main et appelant au jihad, à la guerre sainte. «Il est du devoir de tous les musulmans dans ces moments critiques de rester unis et de défendre au mieux l'Irak contre les complots de ses agresseurs», disait le texte, apposé sur nombre de mosquées du pays.

Sanctuaire. A 73 ans, Ali as-Sistani est un mujtahid, le fonda