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Quel statut pour les détenus ?

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Pour l'heure, seule la coalition coopère avec la Croix-Rouge.
publié le 5 avril 2003 à 22h37

D'un jour à l'autre, le nombre de prisonniers irakiens détenus par les forces américano-britanniques peut doubler. Mercredi, le commandement central américain, installé au Qatar, l'évaluait à «plus de 4 500». Jeudi, le ministre britannique de la Défense, Geoff Hoon, a évoqué le chiffre de 9 000 Irakiens capturés depuis le début de l'opération «Liberté de l'Irak».

Ces hommes sont détenus dans des camps construits par des unités dépêchées à cet effet par Washington et Londres. Bénéficieront-ils tous du statut de prisonnier de guerre, tel que défini par les conventions de Genève ? L'armée américaine laisse entendre que les combattants «irréguliers» ­ miliciens de Saddam Hussein ou membres du parti Baas ­ n'entreront pas forcément dans cette catégorie. Le précédent afghan permet d'entrevoir le sort qui pourrait leur être réservé. Après leur victoire sur les talibans, en décembre 2001, les Américains ont transféré plusieurs centaines de prisonniers, considérés par Washington comme des «terroristes», sur la base de Guantanamo (Cuba). Depuis cette date, ces hommes sont détenus dans une sorte de no man's land juridique. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) rappelle de son côté que l'uniforme ne fait pas le prisonnier de guerre. «Tout combattant pris les armes à la main est protégé par le droit international humanitaire», indique Frédéric Joli, porte-parole du CICR.

Pour l'heure, les autorités militaires américaines coopèrent. Depuis une semaine, les délégués du CICR ont ac