Menu
Libération

A Bagdad, «tout est en train de s'effondrer»

Article réservé aux abonnés
Face à une résistance limitée, l'armée américaine a franchi le Tigre et conquiert la rive orientale de la ville.
publié le 9 avril 2003 à 22h42

Bagdad envoyés spéciaux

Rive droite contre rive gauche, mais le combat est vraiment inégal. Du côté ouest du pont Al-Joumhouriya (de la République), les chars Abrams, quasiment invulnérables et soutenus par les avions A10 dits «tueurs de tanks», frappent avec toute la puissance de leurs canons de 130 mm les immeubles de l'autre berge où sont retranchés leurs adversaires. Du côté est, les Fedayins de Saddam et d'autres miliciens irakiens tiennent leurs positions, mais se font tailler en pièces chaque fois qu'ils font mine de franchir le Tigre pour aller attaquer les chars. Au second jour de la bataille pour le centre de la capitale irakienne, l'armée américaine contrôlait hier une large partie de la berge occidentale du fleuve, dont plusieurs palais présidentiels et les ministères, tandis que les forces demeurées fidèles à Saddam Hussein demeuraient toujours établies de l'autre côté, en particulier dans les vieux quartiers du Bagdad historique, commerçant et populaire. Toutefois, les Américains sont aussi parvenus, depuis le début de l'après-midi, sur la rive orientale.

Depuis le 16e étage de l'hôtel Sheraton, sur la rive gauche du Tigre, on peut voir se dérouler toute la bataille. C'est à environ 1 800 mètres de cet immeuble que se dresse le pont Al-Joumhouriya et, tout à côté, le ministère du Plan, attaqué à plusieurs reprises au canon dès 8 heures du matin par un avion A10.

Brume anthracite. Un peu plus loin, d'importants combats se déroulent alors autour du ministère de l'In