Menu
Libération

Aznar malmené en Espagne

Article réservé aux abonnés
La mort d'un journaliste renforce le camp des pacifistes.
publié le 9 avril 2003 à 22h43

Madrid de notre correspondant

Fidèle allié de Washington, le gouvernement de José Maria Aznar a dû annoncer qu'il allait demander «des explications» à l'administration Bush à propos de la mort, hier, du journaliste espagnol José Couso, 37 ans, de la chaîne Telecinco, victime du tir d'un blindé américain contre l'hôtel de Bagdad où il résidait (lire page 5). Ce tir a tué un autre cameraman et blessé trois journalistes de l'agence Reuters.

Madrid a recommandé hier aux journalistes espagnols de quitter Bagdad. Les médias nationaux viennent de payer un lourd tribut à la guerre en Irak. Lundi, l'envoyé spécial du quotidien El Mundo, Julio A. Parrado, 32 ans, était victime d'une roquette irakienne. Le père du jeune reporter, Julio Anguita, ex-leader de la coalition communiste Gauche unie(IU), a déclaré : «Maudites soient les guerres et les canailles qui les appuient», une allusion transparente au chef du gouvernement qui, depuis le début de la crise, a résolument soutenu la guerre, participant aux côtés de George Bush au sommet des Açores qui a précédé le déclenchement du conflit.

Ces morts tragiques de journalistes ont exacerbé la forte tension qui régnait déjà en Espagne à propos de la guerre en Irak. Confronté à une opposition pacifiste soudée contre lui, qui rassemble tous les partis politiques à l'exception du sien ­ le Parti populaire (PP, conservateur) ­ et à la colère des opposants à la guerre (87 % de la population, selon un dernier sondage), Aznar se réfugie de plus en plus