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Libération

Le QG de la presse touché par les Américains

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Trois journalistes tués hier, dont deux après un tir sur leur hôtel.
publié le 9 avril 2003 à 22h42

Bagdad envoyés spéciaux

Il était un tout petit peu moins de midi (heure de Bagdad) quand un tir d'un tank américain a frappé de plein fouet hier la façade de l'hôtel Palestine où loge la plus grande partie des journalistes présents à Bagdad. Dans une atmosphère de panique, les blessés, au nom bre de quatre, sont évacués par les ascenseurs. Ils traversent le hall, portés sur des draps maculés de sang ou des couvertures. Des 4 x 4 les emmènent immédiatement à l'hôpital.

Un peu plus tard dans l'après-midi, on apprenait la mort de Taras Protsyuk, un cameraman ukrainien de l'agence Reuters, et de José Couso, cameraman espagnol travaillant pour la chaîne Telecinco. Samia Nakhoul et Faleh Kheiber, la chef du bureau libanaise de Reuters et un Irakien de l'agence ont été sérieusement blessés, ainsi que le Britannique Paul Pasquale.

Le matin même, Tarek Ayoub, un cameraman de la célèbre chaîne qatarie Al-Jezira avait été tué dans le bombardement de sa maison qui servait aussi de studio, sur la rive ouest du Tigre. La maison avait été frappée par un missile tiré par un avion «tueur de chars» A10 qui «couvrait» la sortie des tanks de la 3e division d'infanterie au nord du palais présidentiel. Les locaux d'Al-Jezira, situés juste à côté de ceux de l'Abou Dhabi TV, sont clairement identifiables. Et il semble s'agir d'un acte délibéré. Le journaliste a trouvé la mort alors qu'il annonçait en direct l'arrivée de deux tanks M1 Abrams sur le pont Al-Joumhouriya. La veille, deux autres journalist