La mort de trois journalistes hier à Bagdad (lire ci-dessus) est venue alourdir un bilan déjà sévère pour les médias étrangers qui couvrent la guerre en Irak. Depuis le début du conflit, le 20 mars, dix journalistes ont été tués. Douze, si l'on compte le décès d'un reporter de l'agence télé ITN, apparemment tombé du toit de son hôtel, et celui d'un journaliste de la chaîne américaine NBC, victime semble-t-il d'une embolie pulmonaire. Au moins huit autres journalistes ont été blessés. Deux, dont le cameraman français Frédéric Nérac, qui travaille pour ITN, sont portés disparus.
L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) se dit «atterrée» et «indignée par l'attitude de l'armée américaine dont le comportement n'a cessé de se dégrader vis-à-vis des journalistes, notamment non incorporés, depuis le début de cette guerre». Le Comité pour la protection des journalistes, un organisme américain, estime que les Etats-Unis ont «violé la convention de Genève» en ouvrant le feu sur des lieux connus pour abriter des journalistes. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a vivement condamné les tirs, de toute origine, visant des journalistes en Irak, les qualifiant de «crimes de guerre», dont les auteurs «doivent être traduits en justice». Le Président Jacques Chirac a exprimé sa «consternation» après ce drame et a présenté ses «très sincères et profondes condoléances» aux familles des journalistes. Le gouvernement espagnol a réclamé une enquête et rec