La droite doute, la gauche persiste. Plus rapide que prévue, la chute du régime irakien plonge une partie des dirigeants politiques français dans l'embarras. Après avoir soutenu Jacques Chirac durant la crise, certains, à droite, s'interrogent désormais sur la pertinence de la position diplomatique française. Sans surprise, les élus les plus «atlantistes» retrouvent leur voix pour demander au président de la République de changer de camp, alors que s'ouvre aujourd'hui à Saint-Pétersbourg un sommet réunissant les dirigeants français, russe et allemand (lire page 11). Pour tenter de couper court à ce début de malaise au sein de la majorité, Jean-Pierre Raffarin a lancé un rappel à l'ordre lors de la séance des questions d'actualité au Sénat : «Il y a des sujets sur lesquels les polémiques sont inutiles.»
«Culture du niet». Avant de partir en Russie, Jacques Chirac est sorti de son silence. C'était hier matin, à 9 h 47 : près de vingt-quatre heures après la prise de Bagdad, le chef de l'Etat s'est enfin «réjoui» de la chute du régime irakien. Mercredi, de nombreux députés de sa majorité lui avaient demandé d'exprimer clairement son soutien aux Américains. Il ne l'a fait que du bout des lèvres. Fidèle de Chirac, François Baroin, député-maire UMP de Troyes, demeure convaincu que «le choix de la diplomatie française était le bon. Il y a une grande cohérence dans la ligne de Chirac. L'histoire lui donnera raison». Porte-parole de l'UMP, il note qu'on est «au lendemain de la chute de