Bagdad envoyé spécial
On dirait qu'une énorme météorite est tombée devant les portes du palais de la République, le plus grandiose des palais présidentiels de Saddam Hussein, sur la rive occidentale du Tigre. C'est là, sur la vaste place qui porte le même nom, que s'est déroulé, mardi, l'épisode le plus dur de la bataille pour Bagdad. C'est là que les Fedayin de Saddam ont résisté le plus longtemps et que l'armée américaine a piétiné un long moment. «Les combats ont duré huit heures. Ce fut vraiment une longue journée», admet le capitaine Wolford, de la 3e division d'infanterie, qui commandait en première ligne et dont les blindés campent toujours à l'entrée du palais.
Tapis de douilles
De tous les bâtiments qui l'entourent, rares sont ceux encore debout. Les immeubles n'ont pas été que bombardés. Ils ont été pulvérisés. Certains se sont écroulés les uns sur les autres au point que, dans le fouillis des ruines, on ne sait plus à quelle construction appartient tel mur ou telle façade. Beaucoup d'arbres ont été déracinés, des voitures calcinées. Missiles, bombes, obus de chars et d'artillerie, roquet tes... tous les types de munitions ont été utilisés. Et hier, en maints endroits de cette place, on marchait sur un tapis de douilles. Personne ne s'était encore donné la peine de ramasser des obus irakiens de 106 mm sur un trottoir défoncé. Si cet immense périmètre a été autant bombardé, c'est parce qu'il est au coeur stratégique du système Saddam Hussein. Le palais est comme envelo