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Libération

L'«ambassade» d'Irak à Paris dans l'expectative.

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En attendant de consignes claires, les diplomates restent en place.
publié le 11 avril 2003 à 22h45

Dans l'embrasure de la porte, deux agents de police en faction, puis quatre. «On a des ordres. Personne ne peut entrer, ni photographier. Ni stationner devant l'immeuble et aux abords.» Mais ces ordres, d'où viennent-ils ? De l'intérieur du bâtiment ­ qui abrite la «Section des intérêts irakiens» ­, ou du ministère de l'Intérieur français ? «Les deux», assure le fonctionnaire. Seule trace de vie : un tabouret avec le Figaro de mercredi, un plateau en plastique et deux tasses de café vides.

Depuis 1991 et l'embargo, l'Irak n'a plus d'ambassade à Paris. Juste cette «Section des intérêts irakiens», au 53, rue de la Faisanderie. Même le drapeau qui flotte au fronton est... marocain. Officiellement, le bâtiment abrite une annexe de l'ambassade chérifienne. Mais lorsqu'au bout d'un moment, la porte s'entrouvre, on devine dans la pénombre du hall un immense portrait de Saddam Hussein et un drapeau irakien. Après plusieurs coups de sonnette, un homme sort. Il s'appelle monsieur Sabba et est responsable des visas pour la presse. Français impeccable, contact agréable : «Nous avons eu la confirmation du Quai d'Orsay qu'en attendant la formation d'un nouveau gouvernement, nous restons les représentants officiels du pays. A part ça, nous n'avons aucune nouvelle, ni personnelles de nos familles, ni officielles. Rien, tout lien est coupé. Nous sommes très inquiets pour nos proches, c'est tout. Pour le reste, la vie continue.»

«Complexe». Une opulente chevelure blonde apparaît. Poignée de mai