Washington
de notre correspondant
A qui le tour : l'Iran, la Corée du Nord ou la Syrie ? La victoire en Irak n'est pas encore officiellement déclarée, mais elle donne déjà des ailes à tous ceux qui, au sein de l'administration Bush, rêvent de «transformer Washington en Sparte», selon le mot de Maureen Dowd, chroniqueuse au New York Times. Les «faucons» avaient, les premiers, prôné une guerre en Irak. Ils ont réussi à convaincre le président après le 11 septembre, et leurs prévisions la guerre serait facile et rapide se sont réalisées. Aujourd'hui triomphants, ils menacent d'aller porter le fer ailleurs.
Elan. Le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, multiplie les menaces contre la Syrie. Mercredi, à un journaliste lui demandant si les Syriens pouvaient être la cible d'une attaque, «Rummy» a répondu abruptement : «Je les ai avertis qu'ils ne seraient pas avisés de mettre à la disposition de l'Irak des capacités militaires. Or ils semblent avoir sciemment décidé d'ignorer cet avertissement. De hauts responsables du régime [irakien] passent en Syrie, et la Syrie continue d'envoyer du matériel en Irak.»
Le sous-secrétaire d'Etat John Bolton déclarait à la presse, menaçant : «Nous espérons que plusieurs régimes tireront la leçon de ce qui se passe en Irak : la poursuite de programmes d'armes de destruction massive n'est pas dans leur intérêt.»
Quelques jours plus tôt, James Woolsey, ancien patron de la CIA, devenu conseiller du Pentagone, est allé jusqu'à affirmer que l'Irak n