La dictature irakienne s'est effondrée et ses dirigeants semblent s'être «évaporés». Aucune nouvelle, deux jours après la chute de Bagdad, ni de Saddam Hussein, ni de ses fils, ni de ses ministres, ni de ses généraux... Que s'est-il passé mercredi matin et la nuit précédente, quand les maîtres du pays ont soudainement disparu, comme de façon concertée, abandonnant Bagdad à l'armée américaine ? Cette «évaporation» était-elle préparée à l'avance ? Le Washington Post d'hier raconte comment les agents de renseignement américains ont constaté la disparition simultanée de tous les dirigeants du gouvernement irakien. Les informateurs de la CIA et les équipes des forces spéciales chargées de traquer Saddam et ses proches se sont tout à coup rendus compte que les dirigeants du parti Baas, les commandants de la garde républicaine et les hauts responsables du gouvernement n'étaient plus à leur poste. «Soudain, toutes les communications ont cessé et le régime a cessé de fonctionner», selon un haut responsable de l'administration américaine cité par le quotidien.
La «tête» la plus visible du gouvernement, le ministre de l'Information Mohamed Saïd al-Sahhaf, qui aimait se montrer quotidiennement aux journalistes étrangers à Bagdad, pour leur affirmer, mardi encore, que les Américains étaient «cernés», n'est pas réapparu dans le hall de l'hôtel Palestine, QG de la presse à Bagdad. Toujours selon les sources de la CIA citées par le Washington Post, l'explication la plus probable serait qu'un